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Uhuru Peak, 5895m AMSL, Kilimandjaro, Tanzania
Conseils et Informations



Suite à mon séjour sur le toit de l'Afrique, voici quelques conseils, quelques questions/réponses qui j'espère seront utiles pour tous ceux qui envisagent de faire la Kilimandjaro. N'hésitez pas à lire aussi mes préparatifs où vous trouverez une liste des questions que je me suis posé avant de partir, ainsi que quelques remarques après coup.

Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à m'en faire part : il vous suffit de me contacter.



  • Est-ce dur ? Oui et non... L'ascension du kilimandjaro ne necessite aucune technicité. Il n'y a pas besoin de crampons, il n'y a pas de marche sur neige (ou très peu), c'est "juste" de la marche, de la randonnée. Il n'y a pas de passage vertigineux. Seul le "mur" de Barranco vous oblige à mettre les mains, mais franchement, ce n'est rien.

    Pour la marche d'approche, il suffit simplement de pouvoir marcher 5 à 6 heures, avec 1200m de dénivelé positif, à allure lente. La seule difficulté de la marche d'approche est l'altitude et la façon dont votre corps va y réagir.

    Pour le sommet, c'est en revanche un peu plus difficile. La journée est très longue (12h de marche minimum en tout), et surtout, l'ascension est éprouvante. Il faut un moral d'acier car c'est bien souvent cela qui vous permettra d'aller tout en haut, de continuer à mettre un pied devant l'autre. Le rythme n'est pas rapide (200 m/h environ) mais l'altitude fait que vos capacités sont diminuées, le mal de crane s'installe, vous titubez parfois... il faut aller au bout de soi même.

  • Quelle est la journée typique ? Dans notre cas (je ne sais pas si cela est pareil avec tous les organismes) cela se passait de la façon suivante : réveil 6h30 avec un thé au lit, bassine d'eau chaude à 7h, petit déjeuner à 7h30 et départ à 8h. 4 à 6h de marche. Déjeuner en arrivant (éventuellement marche de quelques heures l'après mid (jour 4 et 5)). Thé à 16h, bassine d'eau chaude pour se laver, diner vers 18h30 et dodo tôt !

  • Et la nuit de la montée ? C'est la journée la plus dure ; le départ est donné vers minuit. S'en suit 6 à 8 heure de montée, de nuit, dans le froid. Sauf problème de mal des montagnes aigu, vous y arriverez si vous avez la volonté, la motivation pour aller au sommet. Une grande partie se joue dans la tête et non sur le physique. Certes vous serez fatigués, mais si le mental est là, vous pourrez continuer ! Dans tous les cas, si vous arrivez a Stella Point, c'est quasiment gagné : La pente est beaucoup moins raide, l'objectif est en vue. N'abandonnez pas a Stella Point ! Une fois là-bas, vous réussirez à aller jusqu'à Uhuru Peak. La descente est fatiguante aussi. Il faut faire attention. Une fois de retour au camp (après 9 à 11h de marche), reposez vous, mangez, reprenez quelques forces car il faudra repartir pour à nouveau 1400m de dénivelé négatif jusqu'à Mweka Camp. Au total cela fait une journé de plus de 12h de marche ! Autant dire que le soir suivant, on dort bien !

  • Qu'est ce qu'on mange ? Je ne sais pas si on a été particulièrement gâtés mais j'ai beaucoup aimé la nourriture et surtout les efforts qui ont été faits par nos cuisiniers : Tous les matins nous avons eu des crèpes au petit-déjeuner... Nous avons eu du pop corn pour le thé de l'après midi, de la soupe fraiche, des fruits, et bien évidemment des féculents (pates / riz) avec de la sauce à la viande. Nous avons même eu des frites un midi !!! Incroyable ! Alors messieurs les cuisiniers : chapeau !

  • Et la toilette ? La toilette est sommaire... Une petite bassine d'eau chaude matin et soir seront les seules choses fournies... Le reste, c'est lingettes, baccide. Oubliez tout de suite la douche même froide, y'en n'a pas ! Mais on est tous logés à la même enseigne et c'est comme ça qu'on apprécie mieux la douche en rentrant ou au lodge avant de prendre l'avion !

  • Et la nuit ? sous tente... (sauf pour la voie marangu où il y a des refuges, mais cela pose d'autres soucis, notamment de quota). 2 par tente. Ca se passe plutôt bien, surtout si vous avez des boules quies. Certes on dort moins bien qu'à la maison, on a l'impression de ne pas dormir (c'est un des effets de l'altitude), mais au petit matin nous étions tous t'attaque ! A la période où je l'ai fait, il gelait la nuit au dessus de 3500m, mais les températures n'étaient pas glaciales. A une autre période (juillet-septembre), je pense que les températures peuvent être bien plus basses.

  • Polé - Polé On lit souvent cela sur Internet. On l'entend aussi un peu parfois. Mais moins que je l'aurais imaginé. Polé-Polé veut dire "doucement". Car doucement est la clé pour réussir une bonne acclimatation : ne pas s'épuiser, garder le plus possible de forces pour le sommet. Même si cela vous parait facile, allez-y tout doux. De toutes façons, c'est votre guide qui imposera le rythme maximum. Personnellement, j'ai plus entendu Jambo (bonjour), ou Donga (la patate !!!)

  • Quid du mal des montagnes ? C'est une réalité. La difficulté du Kili, c'est justement que c'est facile. et donc on monte vite en altitude, et donc on a plus de chances d'être sujet au mal des montagnes. Maux de tête, nausées, vomissements sont les signes les plus fréquents. Perte d'appétit, et du sommeil en sont d'autres. Personnellement, j'ai eu beaucoup mal au crane (j'ai déjà souvent mal à Paris alors là...) et j'ai même vomi le 3eme jour. Ce qui ne m'a pas empêché d'aller au sommet. N'hésitez pas à parler de vos maux à votre guide qui saura vous conseiller.

  • Diamox or not Diamox ? Prenez en dans votre trousse à pharmacie. Si le mal des montagnes vous tombe dessus, et si votre guide vous le conseille, vous serez bien contents d'en avoir. Si vous pouvez éviter d'en prendre, tant mieux, mais de part l'expérience de notre groupe, c'est aussi une façon de se rassurer si les symptomnes deviennent trop présents. On lit aussi parfois que le Coca (9 CH) permet de prévenir le mal des montagnes... j'en ai pris et franchement, je ne sais trop quoi dire... cela ne m'a pas empêché d'être malade. Le diamox en revanche me semble avoir été plus efficace. Dans tous les cas, parlez en à votre guide !!! Il n'y a pas de honte à être malade, c'est normal.

  • Quid de la sécurité ? L'altitude, ce n'est pas anodin. Je ne sais pas si c'est pour tous les groupes pareil, mais un de nos guides nous a mesuré le rythme cardiaque et la saturation en oxygène dans le sang les 3 soirs précédent l'ascension du sommet, et ce pour voir si on s'acclimatait bien et donc si on pouvait tenter le sommet sans risque. Cela n'a l'air de rien, mais en un sens, c'est rassurant de savoir que l'on n'y va pas la fleur au fusil.

  • Y a-t-il du monde ? Oui. Ce n'est pas une légende, il y a du monde, beaucoup de monde. Pour le sommet, nous étions au moins 200 à 300 personnes. A cela vous rajoutez sur les autres étapes les porteurs -sachant que pour notre groupe de 11 touristes il y avait 4 guides, 39 porteurs et 3 cuisiniers-, il ne faut pas être devin pour comprendre que la solitude ce n'est pas trop ça. Mais pas de panique, en général, cela se passe plutôt bien. Dans certains cas seulement, vous serez obligés de vous arrêter pour laisser passer des porteurs. Pour le sommet, vous serez peut être ralentis par un groupe plus lent que vous... et alors ? au pire votre guide les doublera moyennant une petite accélération (qui fait mal !). Une fois en haut, vous oublierez tout ça très vite !

  • Discutez, Partagez ! Discutez avec vos guides, mais aussi avec vos porteurs. Ils sont d'une gentillesse incroyable et seront un soutien formidable. Ils sont enchantés d'échanger avec vous un peu de leur culture. Jambo ! Donga ! Sante sana ! Karibu...

  • Quelle est la meilleure saison ? Après discussion avec les guides, mi janvier à fin février est une bonne période. Juillet, août et septembre sont d'excellents mois. Si vous le pouvez, combinez la date avec une nuit de pleine lune pour l'ascension finale : vous n'aurez pas besoin de frontale pour monter et l'ambiance est magique ! C'est un petit plus qui vaut le coup.

  • Quelle est la meilleure voie ? Difficile de répondre objectivement. D'aprés un de nos guides, la voie Machame est belle car on voit le kibo par l'ouest, le sud et l'est. Les voies Lemosho/shira font de même... C'est tout ce que je puis vous dire ;) Dans tous les cas, ne prenez pas une voie trop rapide. Certes cela sera moins cher, mais cela sera aussi moins beau, vous n'aurez pas le temps de vous immerger. (en gros : NON à la voie Marangu !)

  • Entrainez vous ! Si vous le pouvez, entrainez vous : cardio, fitness, randonnée. Plus vous serez endurant, plus vous aurez de facilités et plus votre ascension sera agréable. Mais il n'y a pas que le physique : préparez votre mental : c'est très important, voire primordial.

  • Partez avec le bon matériel ! N'oubliez surtout pas les bâtons, les vêtements de pluie, des vêtements chauds... Jetez un coup d'oeil à ma liste.

  • Quel est le taux de réussite ? Honnêtement j'en sais rien. On entend tout et n'importe quoi. Tout ce que je peux vous dire c'est que sur notre groupe de 11, 10 sont allés au sommet. Le 11eme a renoncé plus par manque de motivation qu'autre chose.

  • Y a t il autre chose que le Kili ? Bien sur. Le kili n'est pas la seule chose à voir... Outre un safari qui peut permettre de voir pas mal d'animaux, il y a d'autres sommets qui méritent le détour. Le mont Meru par exemple est une excellente mise en jambe avant de faire le Kili. De plus, il a l'avantage d'avoir une faune très fournie (contrairement au kili ou il y a peu d'animaux : nous n'avons vu que des singes collobe noir et blanc et des oiseaux).